Formation « Concevoir un dispositif en blended learning » : interview d’Elisa Laurent

Notre formation « Concevoir un parcours en blended learning » ouvrira le 8 mars prochain. Il s’agit d’une formation tout à distance, accessible sur notre plateforme. Vous êtes formateur et vous vous demandez quels sont les apports de cette formation et en quoi elle se distingue des autres formations ?

Elisa Laurent, responsable du Centre de Ressources Documentaires à l’IRFSS de St-Etienne et référente de leur plateforme Dokeos, a bénéficié de notre accompagnement pour le passage de leurs formations en blended learning.
Elle nous explique le déroulement de cette formation, l’intérêt qu’y ont vu les formateurs de son établissement et les actions mises en place à la suite de la formation.


Pouvez-vous vous présenter et présenter votre fonction à l’IRFSS de St Etienne ?

Initialement j’ai une maîtrise d’histoire et un master en sciences de l’information et des bibliothèques réalisé à l’ENSSIB (École Nationale Supérieure des Sciences de l’Information et des Bibliothèques). C’est un master avec plusieurs orientations, j’ai suivi une formation orientée vers la gestion de l’information, en particulier numérique. Je me suis toujours intéressée aux évolutions numériques.
Je suis entrée à la Croix-Rouge en 2008, et je suis arrivée à l’IRFSS de St-Etienne en 2013 en tant que responsable du Centre de Ressources Documentaires. J’accompagne les étudiants, je donne des cours autour de la recherche documentaire.
Le plus important pour moi est de les sensibiliser aux enjeux de la recherche documentaire, car c’est une compétence transversale dont ils vont avoir besoin dans leurs futurs métiers.
Ceci est ma mission principale mais j’ai également deux autres missions. La première en tant que référente qualité dans l’établissement, plus particulièrement autour du déploiement du système documentaire qualité, et la seconde comme référente de la gestion de notre plateforme Dokeos.

Comment avez-vous croisé la route de MOOC et Cie ?

En 2015 nous avons pris conscience de la nécessité de faire évoluer les usages de notre plateforme Dokeos, qui était utilisée uniquement comme un outil de dépôt de cours. Nous nous sommes rendus compte du retard pris dans l’enseignement numérique et nous avons eu l’idée de concevoir un MOOC, quelque chose d’innovant.
Nous avons alors contacté MOOC & Cie, qui nous a fait une proposition de plan de professionnalisation. Cette formation s’est étalée sur huit mois, sur le mode blended, avec une alternance de présentiel et de distanciel. Nous avons également eu de nombreuses séances de classe virtuelle.
Cela nous a laissé le temps de revoir nos pratiques, de modifier notre regard sur le numérique.

Avez-vous pu appliquer directement les acquis de formation dans votre travail ? De quelles manières ?

Nous avons engagé une année d’expérimentation avec les personnes formées pour tester ce que l’on avait appris et pour impliquer l’équipe pédagogique.
Nous nous sommes fait le porte-parole de l’usage du numérique au sein de la pratique pédagogique.
Nous étions jusqu’alors sur une approche très transmissive avec des cours magistraux et il fallait impulser un changement.
L’idée était de réfléchir dans une perspective blended pour modifier notre module d’enseignement. Nous avons mis en place des modules d’e-learning pour les étudiants.

Ce qui nous avait manqué lors de notre première tentative de digitalisation c’était l’accompagnement. Les étudiants étaient réticents car ils manquaient d’accompagnement sur la plateforme et avaient des a priori sur leurs capacités à appréhender le numérique.
Nous leur avons proposé une appropriation des cours théoriques dans différentes matières via la plateforme e-learning avec un retour en présentiel.
Nous avons particulièrement travaillé auprès de l’équipe de la formation aide-soignante.

Pensez-vous que le blended learning constitue une voie prometteuse dans votre établissement ? A quelles conditions ?

Oui, c’est certain ! J’ai échangé avec des formateurs qui ont mis en place du blended et qui constatent qu’il y a beaucoup plus d’investissement de la part des apprenants. Ils sont plus actifs dans leur façon d’apprendre, plus réceptifs aux messages qu’on essaye de leur faire passer.

Il y a plusieurs conditions cependant, pour que le blended learning réussisse ; la première est la condition technique. Quand on est en difficulté sur le plan technique cela constitue un vrai handicap. Le Conseil Régional a accepté de nous aider dans le financement du passage à la fibre, et cela opérera un vrai changement.
La deuxième condition est le changement des représentations, la façon dont on perçoit son métier. Avec le blended learning on réinterroge la façon d’enseigner, sa propre pratique, son rôle de formateur. Mais la plupart d’entre nous n’aimons pas le changement… Même si on essaye de faire évoluer les choses lentement, il est très dur de modifier les représentations.
Enfin, le blended learning modifie la relation avec l’apprenant. L’enseignant n’est plus là pour donner du savoir mais pour aider l’apprenant à le construire lui-même. La relation éducative n’est plus la même. Et c’est sans doute l’aspect le plus délicat à modifier…

Grâce à notre formation avec MOOC & Cie j’ai abordé mon rôle de formatrice dans l’échange et non plus dans la transmission. J’y ai pris beaucoup de plaisir et j’ai senti que cela était réciproque. Les étudiants ont retenu beaucoup plus de choses qu’à travers un cours traditionnel, avec des contenus qu’ils auraient pu trouver partout.

Avez-vous un petit mot à dire aux formateurs qui souhaiteraient suivre notre formation « Concevoir un dispositif en blended learning » ?

Penser le blended learning, c’est s’engager dans la réingénierie des formations qui permet de s’adapter à deux contraintes : le rapport à l’espace d’une part, au temps d’autre part.
Les étudiants doivent trouver un sens à ce qu’ils apprennent. Ils ont des contraintes familiales, professionnelles et ils doivent avoir d’excellentes raisons pour se déplacer et suivre un cours. Avec le blended learning on réalise tout ce que l’on peut faire chez soi et on se déplace seulement pour le plus important, c’est à dire pour les temps d’échange.

Le blended learning présente également un vrai intérêt par rapport à la gestion du temps. Les élèves ont les contenus à distance et ils gèrent leur temps comme ils le souhaitent. Cela permet de maintenir la motivation.

Je vais conclure en citant Thierry Laffont, « Il n’y a pas d’apprentissage sans émotion ». Avec le blended learning on prend plus de plaisir à partager !


Merci beaucoup Elisa d’avoir répondu à nos questions !

Si vous souhaitez vous former au blended learning avec MOOC et Cie… en quelques semaines seulement, et tout à distance, c’est par ici !

 

 

 

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