Comment la digitalisation s’opère t-elle, dans les organismes de formation ? Par les enseignants et les formateurs. Le problème, c’est qu’elle est souvent restée à ce niveau. Ce qui est plutôt préoccupant.
Pendant des années, enseignants et formateurs ont été invités, voire encouragés, à utiliser les outils numériques pour exercer leur métier. D’innombrables publications ont été consacrées à la « pédagogie numérique » (l’expression elle-même fait débat). De multiples expériences ont été menées. Ici et là, on a vu se systématiser quelques pratiques. Mais pas autant qu’on aurait pu le penser.
Chez les enseignants et les formateurs, il y a les « pour » et les « contre » le numérique en classe. Des penseurs brillants (comme André Tricot, par exemple) qui nous alertent sur le risque de considérer ces outils comme autant de baguettes magiques – car forcément, on pleure en voyant que sous la baguette, la citrouille ne s’est pas transformée en carrosse. D’autres tout aussi brillants qui affirment que le numérique réussit parfois là où la pédagogique traditionnelle échoue. Qu’il permet d’individualiser l’apprentissage. Et que de toutes façons, dans une société numérique, l’enseignement et la formation ne peuvent pas rester à l’écart.
La digitalisation bouleverse les organismes de formation
Tout cela est juste, mais ne permet pas de prendre des décisions. Après presque 20 ans d’expérimentation, on en est toujours à déployer des plans pour « Le numérique à l’école », et à encourager les pratiques « innovantes » chez les enseignants. A financer l’achat d’ordinateurs, de tablettes, de smartphones (ah non, celui-ci on veut le bouter hors des collèges). Mais l’organisation de l’école ou du centre de formation, elle, a-t-elle bougé ? Pas beaucoup. Et c’est bien le problème.
Car le numérique a en effet de multiples atouts pour les centres de formation. Amélioration pédagogique, réduction des coûts logistiques, atteinte de nouveaux marchés, adaptation des parcours aux apprenants : tout cela est vrai. Mais au prix d’un changement profond d’organisation, et même de métier pour les formateurs et les organismes de formation.
La surabondance de l’offre commerciale rajoute encore une couche de complexité à la prise de décision. Parmi tous les outils à disposition des formateurs et des étudiants, tous les formats de cours, toutes les ressources, comment choisir ? Par quoi commencer ?
Trop de choix tue le choix
Et, passez-moi l’expression, tout ça coûte un bras. Surtout quand on a des dizaines ou des centaines de formateurs à rémunérer, des centaines de milliers d’heures de cours à assurer, des dizaines de groupes à caser dans des locaux trop petits… Sans même parler des appels d’offre qui s’empilent sur le coin du bureau ! Il faut former de plus en plus de monde, pour des coûts toujours plus bas, toujours plus vite. Oui, le numérique peut certainement aider à relever ce défi. Mais comment s’en emparer ?
La réponse à cette question est si complexe qu’elle paralyse l’action. Alors, le « présentiel enrichi » demeure la modalité ultra-majoritaire dans les établissements de formation traditionnels, brick and mortar, comme disent les Anglo-saxons. Les enseignants et formateurs continuent de porter, seuls dans la plupart des cas, parfois avec l’aide d’un référent pédagogique, la digitalisation de la formation. Jusqu’à l’épuisement souvent, tant la structure dans laquelle ils exercent leur métier n’est pas faite pour cela.
Penser stratégique
Il est donc temps de penser la digitalisation par le haut. D’établir le diagnostic des pratiques, d’identifier les enjeux de la digitalisation et de construire un plan qui se déploiera sur 2 à 3 ans. C’est ce que nous proposons aux établissements qui nous sollicitent. Certes, l’exercice est très contraint, car les moyens ne sont pas extensibles à l’infini. Mais il est aussi passionnant, pour tous ses participants. A commencer par les formateurs et enseignants, qui ne se retrouvent plus seuls à porter la digitalisation. Pour les administrateurs et managers, qui reprennent la main sur un projet d’établissement. Pour tous, qui décident de la direction à suivre, plutôt que de se laisser assourdir par les sirènes des marchands de technologies et des pouvoirs publics.
Vous vous sentez concernés ? Vous souhaitez en savoir plus sur notre offre d’accompagnement ? Visitez notre site internet ou contactez-nous !